![Supergirl: Season 1 [Blu-ray]](https://m.media-amazon.com/images/I/91R8rkDqLgL.__AC_SX300_SY300_QL70_ML2_.jpg)
Pourquoi j'aime cette série ?
Bien sûr, c'est une série de super-héros en costumes de couleurs fortes et complémentaires, rappelant probablement plus en cela des maillots d'équipes sportives que des habits décents.
Sans compter que, concernant, par exemple, Supergirl, les couleurs en question participent de celles du drapeau des Etats-Unis.
Et que, dès lors que les couleurs rappellent le drapeau des Etats-Unis, lorsqu'il s'agit de s'adresser tout d'abord au public des Etats-Unis, et bien, il faut faire très, très attention. Relooker Batman, les X-men ou, au hasard, Mars Man-Hunter, c'est déjà là un sujet bien moins sensible. Parce qu'eux n'arborent pas les couleurs du drapeau des Etats-Unis.
Certes.
Mais on s'y habitue et puis, les costumes sont tout de même sacrément retravaillés par rapport aux comics d'origine, ce dont on est profondément et éternellement reconnaissant à l'équipe de réalisation.
Et puis, il y a les incohérences habituelles. Pouf ! Je me suis changée ! Mais où donc avais-je rangé la cape, la petite jupe et les hautes bottes écarlates auparavant ? Il y a des questions qu'il vaut mieux ne pas poser…
Je vole à mach 2 mais je peine à rattraper un drone à hélices ; j'arrête un camion en me dressant dos à lui mais la semelle de mes bottines – par lesquelles je suis encrée au sol – n'est même pas froissée. Ah ! Mais c'est sûrement parce que, voyons, j'ai un uniforme kryptonien. L'origine extraterrestre des choses justifie tout. Sauf que même pas, en fait, parce que c'est un gentil geek terrien de mes amis qui me l'a gentiment fabriqué.
Je soutiens un avion de ligne (un petit 400 tonnes et des poussières, au décollage) en prenant appui sur sa carlingue mais celle-ci ne se déforme pas ou à peine, etc.
Par contre, quand je me prends un gnon qui m'envoie glisser sur cinquante mètres, j'explose bien la route sur toute la longueur de mon dérapage et sur 30 centimètres de profondeur.
Ceux qui ont des notions de physiques, aussi rudimentaires soient-elles, ont de quoi s'amuser.
Ceci dit…
Avouons-le : Supergirl vaux bien mieux que cela et ce serait terriblement réducteur de s'arrêter à des considérations aussi superficielles (quoique fort divertissantes).
Déjà, c'est une série consacrée à une super-héroïne.
On aurait donc pu la craindre, comme on craint parfois – quoique de moins en moins – les histoires mettant en scène des héroïnes.
On est en effet un peu trop habitué à traquer la faiblesse, la faillite de la super-héroïne, cette faiblesse trop longtemps indéracinablement reliée à l'idée de féminité et trop longtemps érigée en dogme inexpugnable, indispensable à revigorer le si sensible et si fragile égo mâle, cette faiblesse qui s'exerçait à point nommé pour qu'une main secourable et dûment testostéronée puisse se tendre pour aider la pauvre mignonne vulnérable à se relever.
Heureusement, les mâles ont évolué, les femmes aussi, les premiers plus enclins aujourd'hui à accorder le rôle majeur à des héroïnes, les secondes, plus libérées et plus enclines à saisir leur force bien réelle et à la revendiquer, à goûter à l'occasion des récits mettant en scènes des héroïnes puissantes, volontaires, capables et, surtout, autonomes.
Si la seconde partie du vingtième siècle a été celle du réveil des femmes, le vingt et unième sera l'ère de leur accession à l'égalité pleine et entière ou ne sera pas.
(Ouf ! Celle-là, il fallait l'écrire ! Même s'il y a encore du chemin à faire…)
Une bienheureuse évolution pour tout le monde, on s'en réjouit chaque jour !
Alors bon, Kara Zor-El, la cousine de Superman telle que présentée ici incarne bien cela.
Elle est altruiste, empathique, généreuse, bienveillante, extrêmement puissante et pourtant étonnamment humble et attachante. Mais sa sensibilité, son humanisme, pourrait-on dire, si on l'ose d'une kryptonienne, ne l'affaiblit pas pour autant.
Difficile de ne pas s'y attacher.
Très agréablement incarnée par Melissa Benoist dans un rôle d'actrice sans doute pas des plus difficiles, sans doute pas de ceux qui mènent à des oscars, mais réussi, qui s'approprie parfaitement cette Supergirl 2.0.
"Supergirl" nous livre donc ici une super-héroïne, égal féminin de Superman mais indépendante de celui-ci, vivant ses propres aventures, protégeant sa propre ville et ça décoiffe !
Les héros secondaires sont bien pensés, bien introduits, bien soutenus, Supergirl, quoiqu'étant le fer de lance de la défense de la ville n'est pas isolée pour autant.
Elle s'épanouit au contraire dans l'action collective sans que cela se ressente au détriment de sa puissance : elle est soutenue et soutien, en interaction constante avec son monde, ses alliés, ses amis, ce qui valorise, crédibilise et justifie pleinement son altruisme et ses autres qualités.
On pourrait même aller plus loin.
On pourrait dire que la série se bâti et s'articule largement autour des valeurs de Supergirl qui jouent un rôle central.
En particulier, précisément, de son altruisme et de son ouverture à l'autre. C'est peut-être là la force essentielle de la série : cette mayonnaise prend. C'est un peu comme si Kara tirait ses super pouvoirs de cette osmose, qu'ils en découlaient en un prolongement quasi-naturel de son être.
La série est donc bien conçue, sympathique, agréable, roborative. Sans doute emplie de bons sentiments et alors ?
Qu'y a-t-il de mal à passer un bon moment, à espérer malgré les difficultés endurées par l'héroïne (voire les héroïnes, car la sœur adoptive de Supergirl en est aussi une, notamment) qu'elles vont s'en sortir, ce qu'elles font, et tant mieux ?
Au final, un divertissement chaleureux qui passe bien, que l'on peut sans réserve conseiller à toute personne qui souhaite en profiter.
La saison 2 qui passe actuellement à la télévision ne déçoit pas : souhaitons que la magie se poursuive durant la saison suivante.
Longue vie à Supergirl !
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